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Ludovic Party, maître de ballet à Rome.

Danseur, romain par amour.

Ludovic Party est danseur, maître du Ballet de Rome où il vit depuis 26 ans. Si l’amour l’a guidé jusque là, son métier l’a obligé à se sédentariser dans la ville éternelle. Danser et vivre pleinement où l’on est pour être ce que l’on est vraiment.

Interview
Ton portrait robot en quelques mots :

Party Ludovic- Né le 02/03/1966 à Fort-de-France – habitant de la Commune de Fiumicino (Rome) – Taille : 1m79 – Signe distinctif : curieux

Ludovic tu vis à Rome depuis de longues années. Depuis quand ? Pour y faire quoi ?

La ville éternelle est ma résidence depuis 1991. J’y suis venu pour continuer ma carrière de danseur professionnel, par la suite je suis devenu assistant à la chorégraphie et depuis février 2016 je suis Maître de Ballet et répétiteur du Ballet de Rome, compagnie formée de 14 danseurs entre 23 et 33 ans. Je suis chargé de donner la classe de danse le matin et de suivre les répétitions en accord avec les chorégraphes invités. Je collabore avec le Directeur Artistique pour les décisions à prendre lors des tournées et pour la formation des différents casts.

Pourquoi Rome ?

J’ai rencontré l’amour de ma vie, lors d’une tournée à Ravenne dans le Nord de l’Italie. Il est originaire de Rome. J’ai donc décidé de m’y installer. As-tu rencontré beaucoup de Martiniquais comme toi à Rome ?

A Rome j’ai fait la connaissance d’un danseur martiniquais qui avait une autre formation que la mienne et nous nous sommes fréquentés quelques temps avant qu’il ne regagne Paris d’où il venait. J’ai aussi retrouvé un ancien camarade de classe du Lycée Schoelcher qui est devenu danseur mais qui n’est pas resté en Italie.

Comment t’es-tu adapté ? Est ce que cela a été facile ?

Je me suis adapté très difficilement. La ville est très chaotique et la confrontation avec les romains n’a pas été facile à une époque où l’immigration était quasiment inexistante. Je devais expliquer d’où je venais. Personne ne connaissait la Martinique. Je me sentais réellement étranger pour la première fois.

Mais petit à petit j’ai compris que j’étais chez moi et que je ne devais pas me poser comme étranger mais comme quelqu'un qui participait à la vie active du pays et de la ville. J’ai compris que j’avais des devoirs mais aussi des droits.
Où as tu grandi ?

Je suis né en Martinique et j’y suis resté jusqu’à l’âge de 17 ans.

Et tes parents ?

Ma mère est afro-portugaise et a vécu depuis son jeune âge en France et mon père est martiniquais. Ils se sont connus à Bordeaux alors que mon père était étudiant et que ma mère travaillait comme brodeuse.

Le voyage, le déplacement, l’exil font partie de ta vie ? Pourquoi ?

La vie que j’ai choisie avec les nombreuses tournées, m’emmène toujours à voyager, mais je ne me sens pas un exilé bien que loin de mes racines que je retrouve dès que possible.

Quels sont les pays que tu as visités ou vécu jusqu’ici ? Celui où tu pourrais vivre ?

J’ai visité les USA, le Canada, le Vénézuela, la Colombie, le Brésil, Barbade, la Guadeloupe, l’URSS et la Russie, la Suède, le Danemark, l’Espagne, la Turquie, la Grèce, la Serbie, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume Uni, la Bulgarie, la Suisse, le Mexique, le Zaïre, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte, le Maroc, la Tunisie et avant l’Italie j’ai vécu en France et en Belgique. Je vivrais bien dans un pays chaud mais je ne sais pas lequel.

Que trouves-tu à Rome que tu ne trouves pas dans ton île natale ? Qu’est-ce que tu n’as pas à Rome ?

Ici je peux faire le métier que j’ai choisi et entrevoir des développements de carrière. Par contre je n’ai pas de assez de contacts avec ma famille que je vois très peu et je n’ai pas la beauté du paysage martiniquais.

En quoi les personnes sont-elles différentes de ce que tu as connu en France , en Martinique ? Et semblables ?

Les romains me font penser aux martiniquais. Ils sont très chaleureux et ici il y a une certaine nonchalance qui me rappelle la Martinique.

L'esprit de solidarité et la débrouillardise sont également des caractéristiques romaines sinon italiennes, ce qui est très diffèrent de ce que j’ai vécu en France (Paris).
Si je te dis Diasporas ?

La Diaspora fait partie de moi et de ma vie depuis toujours ayant une mère métisse africaine et portugaise et un père antillais. Puis mon conjoint est juif.

La chose la plus importante pour toi ?

L’Amour.

Tes projets en 2017 et après ?

Cette année je travaille à un projet chorégraphique que je souhaite réaliser en Martinique et j’aimerais dans le futur remonter sur scène en duo avec mon partenaire qui est chorégraphe. Puis échanger et partager mon expérience avec mes compatriotes serait formidable.

Le mot de la fin ?

Vive la vie!

Voir le portrait de Ludovic Party à Rome par France Ô

Voir la vidéo de Antigone, une chorégraphie de Ludovic Party, d’après l’oeuvre de Jean Anouilh

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