DIASPORAMIX
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Claude Guillard, Guyane, Brésil… monde !

On n’aurait pas dit comme ça, mais Claude Guillard est un fan de rock. Dit comme ça, ça ne dit pas qu’il est aussi mordu de Djavan (que les moins de 20 ans… ) et puis, il est aussi fan du Brésil, de la musique, des voyages, bref, Claude Guillard est un artiste, qui essaie de vivre sa vie rêvée. Une liberté qu’il chérit par dessus tout. Sa dernière composition, parle de liberté assassinée justement. Inspirée par les attentats terroristes. Diasporamix l’a soumis à l’interview.

Ton portrait – robot en quelques mots :

GUILLARD, Claude, 12/10/1962, Cayenne Guyane Française, 170 cm, Tigre/Balance. Ce que j’ai, suffit à mon bonheur, Réside entre Guyane Fr. et  Brésil

Claude tu vis en Guyane. Pourquoi ?

A la mo lombri planté ! Mais en fait comme je l’ai dit plus haut je me partage entre Guyane et Brésil….

Où as-tu grandi ?

Je suis né en Guyane mais les 7 premières années de ma vie sont en Martinique, puis retour en Guyane….

Et tes parents ?

Mon père était Breton arrivé en 1958 en Guyane comme jeune météorologiste, il y est enterré… Il avait fait de la Guyane son pays ! Ma mère est Guyanaise, d’origines diverses, elle vit sur la propriété familiale sur la commune de Matoury…

Tu es musicien, artiste, interprète, compositeur. Qu’est ce qui te fait chanter ?

Je pense que c’est pour moi un moyen d’expression qui me va, je communique mes émotions, mes idées, je partage, je donne l’amour qui m’anime envers l’humain et la vie sous toute ses formes en général….

Tu exerces ton métier en Guyane. Comment en vis-tu ?

Dire  que j’exerce mon métier d’artiste en Guyane c’est un peu exagéré, car cela n’est pas simple ici à cause du manque de structures (salles de concert etc…etc.) et du fait que la population n’est pas nombreuse et est assez éparpillée sur le territoire qui est très grand, en plus mon style musical n’est pas hélas très populaire sur le département Je suis donc  beaucoup plus amené à me produire dans la proche périphérie (Antilles – Brésil – Surinam – Colombie), où plus loin encore….mon travail de compositeur-auteur fait que je perçois également des droits par le biais de la SACEM… Sinon oui de temps en temps je me produis en Guyane, surtout en piano-bar en solo ou avec des amis musiciens…

Tu as vécu ailleurs. Où ? Est-ce facile et simple de changer de cadre de vie ?Pourquoi as-tu bougé ?

Oui j’ai vécu en Martinique quelques années c’est une île sur laquelle j’ai un fils, beaucoup d’amis musiciens ou non et où j’aime à retourner me produire chaque année pour une dizaine de prestations. J’ai également vécu au Brésil sur plusieurs périodes de ma vie, j’ai construit une grande famille. Toute une vie !!!! Je suis tellement aimant de la vie, des Hommes, de la Terre que pour moi c’est si simple de bouger, prendre un sac à dos, une guitare et partir à l’aventure. C’est très inspirant pour ma vie artistique.

Tu es passionné par le Brésil. Pourquoi ?

J’avais 14 ans la première fois que j’ai connu le Brésil c’était lors d’un tournoi international de tennis….  Ce fut un vrai coup de foudre, tout, tout à mes yeux était beau et merveilleux, les sons, les lumières, les odeurs, les gens, les musiques, etc. etc. J’y ai acheté ma première guitare !

Pourquoi irais-tu vivre ailleurs ? Où ?

Je pourrais aller vivre ailleurs, comme je pourrais rester ici en Guyane ou là-bas dans une des 3 résidences que j’ai au Brésil. Ma curiosité innée pourrait et me ferait sans doute partir à la découverte d’autres lieu. J’avoue qu’en ce moment un pays me passionne, c’est la Colombie…Mais j’ai un rêve qui revient depuis des années et si un jour j’arrive à le trouver, je pense que je quitterai tout et serais prêt à tout abandonner, ce rêve, ce lieu c’est une plage de sable blanc avec une mer turquoise et juste à coté une belle rivière d’eau pure et fraîche avec des petites cascades et qui se déverseraient dans la mer… Pour ça je serai capable de vivre dans une hutte, dormir dans un hamac au coin du feu, à vivre d’amour, d’eau fraiche et de musique !!!!!!

Tu as produit et composé et tu chantes « Liberté assassinée » ; une chanson hommage aux victimes du terrorisme. Comment vis-tu ce terrorisme qui frappe surtout ailleurs qu’en Amérique latine et singulièrement en Guyane ?

En effet j’étais en tournée au Maroc quand il y a eu les attentats de Paris, au Bataclan et rue de Charonne, cela m’a tant bouleversé que l’écriture et la composition sont venues presque instantanément. Liberté assassinée est donc dédiée aux victimes de ces attentats terroristes et plus généralement, de tous les attentats perpétrés dans le monde. Elle se veut simple, poétique, elle traite d’un constat qui oppose deux mondes qui se déchirent en assassinant le droit qu’a tout être humain d’être un Homme libre, certes sous contraintes des lois qui régissent nos sociétés, notre civilisation, mais qui nous offrent et nous assurent quand même une, des liberté(s), de vivre, s’exprimer, aimer, chanter, voter, etc. etc. Dans la chanson j’essaye aussi de porter un message d’amour, d’espoir, de pardon pas d’oubli mais de pardon… Qui sommes-nous pour juger ? !

Tu as manifestement été touché dans ta chair…

Oui c’est vrai. Je ressens chaque attentat comme si moi aussi j’en étais une victime ; ça me touche, ça me brise le cœur. Il faut que l’Homme change et prenne conscience que c’est justement toutes nos différences qui feront que notre vie ensemble sera plus riche, plus vraie et que nous sauverons notre humanité.

Tu as aussi vécu la grève de Guyane en avril. Comment cela s’est-il passé pour toi ?

Comment crois-tu que cela ce soit passé ? Pas trop bien comme pour tout le monde, on ne met pas en place un mouvement populaire comme ça pour « bon tchè »… Ce mouvement était nécessaire peut-être pas à cet instant, mais bon je pense qu’il sera encore nécessaire qu’il y ait d’autres mouvements sociaux en Guyane…. Je pense qu’il est temps qu’un leader populaire naisse ici, pour que le peuple enfin avec lui fasse comprendre au gouvernement qu’il faut qu’il mette sérieusement la main au porte-monnaie pour rattraper 50 ans de retard structurel et ce qui suit… Il faut que la Guyane puisse ensuite jouir d’une plus grande autonomie. Quant à moi, je suis allée de barrage en barrage quand cela était possible pour être présent avec mes compatriotes.

Qu’est- ce qu’être guyanais ? Et français ?

Je répondrais par cela : Guyanais, citoyen d’un monde métis  avec des origines entre  équateur et tropique du Capricorne… Français, citoyen d’un monde métis avec des origines entre équateur et tropique du Cancer.

Si je te dis Diasporas ?

Je te répondrais que l’humanité actuellement n’est plus qu’une diaspora !!!!

As- tu un but de vie ? Lequel ?

Oui j’ai toujours le même depuis des années. Vivre ma vie, heureux comme je l’entends avec les gens que j’aime et en musique.

Tes projets pour 2017 ?

Que la promo du single se passe bien, des concerts, des voyages et beaucoup d’amour !

Et après ?

2018 la sortie de l’album « On avait dit »

Le mot de la fin…

Que chacun d’entre nous puisse avoir tout ce dont il rêve ! Une longue vie à Diasporamix qui est bel outil à notre disposition ….

Sa page Diasporamix ici

Comments

  1. Bonjour
    Vous êtes le fils de denise guillard ?
    J’étais VAT à la préfecture et j’ai tres bien connu Denise en 1979 / 1982
    Je serais content d’avoir des nouvelles
    Merci
    Albert Abramian

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