Le rappeur signe une tribune dans « Le Monde »
Il défilera le 19 mars à l’appel d’un collectif de familles de victimes des violences policières les plus légitimes dans ce combat pour faire reconnaître l’injustice des arrestations abusives, des interpellations violentes qui causent blessures et mort.
Kery James, l’un des grands frères du rap français, conscient parmi les conscients. Il se désolidarise dès à présent des casseurs et des perturbateurs qui pourraient venir ternir la marche du 19 mars par leurs débordements et s’en prendre aux policiers.
Le 19 mars 1962 est la date du cessez-le feu en Algérie, qui met fin à huit ans de guerre. Le 8 avril 1962, les Français de l’Hexagone se prononcent pour la paix, le 1er juillet, les Algériens votent pour l’indépendance de l’Algérie. L’indépendance est proclamée le 5 juillet 1962.
Kery James est depuis longtemps le porte-voix de ceux qui n’ont pas de voix, de la banlieue où il a grandi et qu’il défend envers et contre tous. A quelques semaines d’une élection incertaine, il s’émeut de l’adoption de la loi sécurité publique qui permet aux policiers de faire usage de leur arme plus facilement. Cette loi provoquera encore plus de bavures policières selon lui.
Kery James dit intervenir en tant que père, mais on se rappelle que même avant de devenir papa, il se portait déjà aux avant-postes de la défense d’une banlieue délaissée et dénigrée.
De la musique à la politique
Le rappeur refuse de généraliser et de mettre tous les policiers dans le même panier. Lucide, il sait que l’image de toute une corporation est ternie par les comportements racistes et déviants d’une minorité…ceux qui violentent et violent Théo, pourchassent Zyed et Bouna, comme il refuse que la banlieue soit stigmatisée sous prétexte des agissements délictueux de quelques uns.
Kery James poursuit son implication politique et défilera le 19 mars, estimant que ce combat contre les violences policières n’est pas uniquement le combat des Noirs et des Arabes.
ça fait des années que Kery James défend la banlieue dans ses clips, ses interviews. Sa fondation ACES Apprendre, Comprendre, Entreprendre et Servir apporte un soutien scolaire aux jeunes.
Au début des années 2000 les rappeurs, voire d’autres artistes prenaient position. Aujourd’hui dans le débat, ils sont rares. Entendu récemment le chanteur Vianey sur le plateau à qui on demandait son avis sur la politique et qui n’en avait aucun.. par peur de représailles ? Il faut dire qu’on est devenu tellement politiquement correct !