Le livre est resté sur l’étagère quelques mois avec d’autres. Trop de choses à faire, trop de travail, la course comme d’habitude. Et puis, le livre s’est ouvert.
Et dès la première page : « Les hommes on les connaît, on s’en est fait. Ils se valent à peu près tous. On n’en trouve pas dix lorsqu’on en perd un, on retrouve le même ». Fabienne Kanor écrit comme on a envie de parler, sans artifices, avec précision. Une langue qui compose des images comme sorties d’un film de cinéma.
Je ne suis pas un homme qui pleure, mais une femme en rupture amoureuse, en retour sur ses relations avec les hommes qui retrouve le chemin de la nécessité irrépressible d’écrire. C’est drôle, c’est caustique, politiquement incorrect.
Fabienne Kanor – « Je ne suis pas un homme qui pleure »- JC lattès.
Page 103 : « Le prêtre recommandé par ma mère n’est pas de Sardaigne, mais de Pologne. C’est un world prêtre, un baroudeur qui a prêché la bonne parole au Bénin, au Congo Kinshasa, en Nouvelle-Calédonie et en Guadeloupe. « Nous, nous sommes de la Martinique. Mais elle est née ici, elle. » Il y a dans le ici de ma mère une pointe d’orgueil, la même que sur ses lèvres qu’elle s’obstine à pincer fort. Rien ne doit déborder, même devant dieu. Puis elle expose son problème qui tient en une phrase : « Ma fille est dérangée ».