Le Chelsea Film Festival édition octobre 2016 s’est terminé le dimanche 16 octobre à New York.
Un rendez-vous organisé depuis 4 ans par Sonia et Ingrid Jean-Baptiste.
Des courts métrages, des longs de réalisateurs indépendants sont proposés au public.
Vu de nombreux courts métrages, spécialement la session de film de réalisateurs d’outre-mer avec une excellente sélection de huit films ce dimanche :
- Cassandre de Joffrey Renambatz (La Réunion),
- Hat Trick (Neneb Bepe – Martinique),
- 2030 (Marie-Sandrine Bacoul- Guyane),
- Don’t Play (Pa Jwé – Johann Nertomb – Guadeloupe),
- Papé (Nicolas Polixène – Martinique)
- So.CI3- TY (Khris Burton – Martinique).
Excellente sélection !
L’art est un mensonge utile à notre réalité et le cinéma, le miroir déformant qui nous fait supporter le pire.
Quatre des six films mettent en scène la mort. Hormis que ce soit la fin « la plus simple pour un réalisateur » selon Nicolas Polixène, elle exprime aussi la gravité de la démarche de ces créateurs. Gravité, sérieux et maîtrise de leur art dans un exercice (le court-métrage) pas évident du tout.
Cassandre. La mort du père, une réalité pour une enfant de 13 ans qui fait aussi l’expérience de sa propre mort.
Papé. La mort, avenir radieux pour un vieux pêcheur de Martinique amoureux de la femme qu’il a perdue.
La mort, préférable à la honte dans Pa Jwé. La mort distillée en toute impunité par le chlordécone, année après année.
L’humour seul ( ?) permet de la transcender. Mieux vaut en rire qu’en pleurer pour Hat trick (Chapeau bas quoi !)
Vu SO-CI3-TY, de Khris Burton, le réalisateur qui monte. Jeune martiniquais, biberonné à la pub et aux images qui nous viennent du monde entier. Il veut parler du monde, à partir de son lieu (la Martinique, la Caraïbe), atteindre le monde (think global) en partant de son lieu (act local). De la science fiction avec des acteurs caribéens qui parlent tous anglais, à l’image d’un Vincent Vermignon (l’acteur qui monte !) bluffant sur l’île déserte (tournage au Prêcheur en Martinique). On attend la suite avec impatience.
A voir de Khris Burton le percutant « May be another time », un court-métrage d’une minute, primé maintes fois fort justement.
Vidéo en tête d’article.
La distribution, une question vitale pour ces créateurs.
Le monde est forcément leur horizon, vu les difficultés à adresser le marché français national. La mise en réseau se révèle essentielle. La diaspora ?
« La vie pure »
réalisé par Jérémy Banster, et co-scénarisé par Stany Coppet, l’acteur principal qui crève l’écran dans le rôle de l’explorateur, Raymond Maufrais a clôturé le festival.
L’édition 2017 a lieu du 16 au 22 octobre à NYC.
Voir aussi notre article portrait de Ingrid Jean-Baptiste >> Voir