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Caroline Bourgine : « Les Guadeloupéens »

Caroline Bourgine est l’auteure de « Les Guadeloupéens »,

paru dans la collection « Lignes de vie d’un peuple » aux éditions Henry Dougier.

Journaliste, elle a travaillé à RFO, Radio Caraïbes, RFI, France Inter, France Culture. Elle a été chargée de mission au ministère de la Culture, au commissariat de l’année des outre-mer. Elle a beaucoup voyagé, vécu à Paris, Brazzaville, et en Guadeloupe.

C’est à Pointe- à- Pitre qu’elle a fait ses premiers pas de journaliste professionnelle. C’est sans doute ce qui explique son attachement à cette île. « Les Guadeloupéens » est le fruit d’un investissement tant professionnel, qu’affectif, une recherche longue et passionnée de ce qu’est le « fondok » de ce peuple, son « nannan », sa sève.

Travail d’exploration basé avant tout sur l’échange et la parole de l’autre. L’auteure a choisi d’interviewer des personnalités qui expriment leur vision, leur vécu de ce que sont les Guadeloupéens à travers le point d’accroche que connaît bien Caroline Bourgine : la culture.

Pas facile d’exprimer même en 150 pages l’essence d’une communauté, ce qui la fait peuple…

Interview
Le passé marque ce peuple, comment et pourquoi ?

Le passé ne peut que marquer un peuple comme je dis comptable d’humanité et d’inhumanité. En Guadeloupe, dans l’archipel, il y a beaucoup de peuples avec une majorité d’afro descendants, mais aussi des populations syro libanaise, indienne, européenne. Ne pas voir que toutes ces composantes forment le peuple guadeloupéen c’est passer à côté, et c’est aussi passer à côté, que d’oublier les Amérindiens qui vivaient là et qui ont été quasiment tous décimés. Alors c’est à travers l’histoire telle que l’on peut la remonter ( et plus on remonte l’histoire plus on se rapproche de notre futur, … c’est une conception cosmologique) que l’on comprend. Ce qui marque le peuple guadeloupéen c’est son histoire singulière, qui est différente de celle de la Martinique, et qui fait qu’il y a des choses qu’on trouve en Guadeloupe et pas ailleurs, je citerai notamment le gwoka, comme on peut avoir le bèlè en Martinique, ou le mento ou le reggae en Jamaïque…Il y a des spécificités. Il y a un créole guadeloupéen, il y a un créole martiniquais. Il y a eu des présences française, hollandaise, britannique, espagnole, tout ça a du sens, tout ça est stratifié et ça s’est stratifié sur des terres non pas sédimentaires, mais volcaniques. Si on ne comprend pas ça, on ne comprend pas la personne qui est née en Guadeloupe, on ne comprend pas la personne qui est née dans les Caraïbes, qui est née sur des terres telluriques, des terres qui bougent, reliées au feu, reliées au vent. Si on ne comprend pas ça, on a du mal à comprendre la spécificité du Caribéen.

L’ouvrage s’appelle les Guadeloupéens, mais les guadeloupéens sont aussi français. Etre Guadeloupéen c’est spécifique.

Etre guadeloupéen c’est être rattaché l’archipel de la Guadeloupe. Etre guadeloupéen c’est choisir ce qu’on a envie d’être.

Ce que tu voudrais rajouter ?

Je pense qu’il y a quelque chose qui est vraiment pertinent sur des petits territoires insulaires, tel que l’archipel Guadeloupéen le décline, c’est que l’on peut être très petit et avoir une énorme portée de ce qu’on est et de ce qu’on veut devenir sur les autres mondes. Il y a à peine 420 000 habitants qui vivent en Guadeloupe aujourd’hui, et quand je vois le génie guadeloupéen, tel qu’il a pu essaimer à travers quelques groupes de musique, quelques écrivains, je trouve que c’est absolument extraordinaire. Cela veut dire qu’il y a une énorme force, une énorme énergie là et ce n’est probablement pas un hasard, si c’est une force tellurique.

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